Première mentions le 18/02/1798 et la veille (?) quand M Duleu achète le terrain et le revend le lendemain à Joseph Painvin, menuiser.
Joseph Painvin fera deux demandes :
- comblement d’un puits contenant des ordures immondes en 1798, or il reste toujours un puits sous la maison! est-ce que c’est le même ?
- Rue_Assas_n°6-8_Puits_Painvin_1798Rue_Assas_n°14_Puits_Painvin_1798_AM_1O1-1
- changement de façade et alignement en demande commune avec Jean Samson vinaigrier en 1798. Cette dernière demande fait apparaître que des riverains se sont plaints car en creusant les fondations, ils auraient laissés des ossements humains apparents, ce que les contrevenants se sont empressés de faire réparer en faisant inhumer ses restes humains!
- Rue_Assas_Modif. Façade_Painvin-Samson_1798Rue_Assas_Modif. Façade_Painvin-Samson_1798
C’est ensuite la famille de Jean-Baptise Siméon et son fils Antoine Siméon, vinaigrier, tonnelier et tenants d’hotel rue St Nicolas qui sera propriétaire et ce, jusqu’en 1823, date de vente à la famille Giron par la veuve Siméon et ses enfants. C’est alors Louis Giron, dit Berichon, couvreur et compagnon qui achète avec sa femme, Claudine Jeannelle.
Rue_Assas_n°4_Achat_Terrain_Dijon_1823_V2Rue_Assas_n°4_Achat_Terrain_Dijon_1823
Ce terrain est situé au pied de la Tour St Nicolas, ancien clocher de l’église Saint-Nicolas, détruite en 1792, ainsi que son cimetière. Louis Giron est dit « Maître couvreur » et signe de son patronyme, sa signature est en boucle caractéristique mais n’y figure pas le fameux « dit Bérichon ». Cet « emplacement » est rue d’Assas alors rue au Comte. Il se situe approximativement entre le 2 et le 6 rue d’Assas. Sa femme Claudine Jeannel est co-signataire : « C. Jannel femme Giron ».
Le montant de cette acquisition est de 2300 [2] francs dont 1000 sont payés comptants. Les 1300 restant devront être payés en numéraire « métallique » un an plus tard avec un intérêt de 5%. Question : ces 1000 francs proviennent-ils de la dote apportée par Claudine, lors de son mariage ?
C’est sur cet « emplacement que sera aménagée la remarquable maison du 4 rue d’Assas, en avant de la Tour Saint-Nicolas, maison quasiment inchangée en 2004 et qui figure encore parfois sur des dépliants touristiques.
[1] AD Côte d’Or à Dijon : Notaire Clerget. cote 4 E 2/2568
[2] Soit très approximativement 460 000 F de l’an 2000.
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En 1826
L’huissier P. Marie demande au voyer[1] l’autorisation de remplacer la pierre qui tient la trappe de la cave de la maison du 4 rue au Comte. Autorisation accordée.[2]
Rue_Assas_n°4_Marche-Traponne_Cave_Huissier Marie_1826
Louis Giron dit Bérichon demande le déplacement d’une porte de « la maison qu’il habite »[3].
Rue_Assas_n° 2-4_Agrandissement_Porte_1826Rue_Assas_n° 2-4_Agrandissement_Porte_1826
La demande est accordée par la municipalité et le mur sur la rue est resté inchangé jusqu’en 2004. Il correspond au 2bis de l’actuelle rue d’Assas (portail de droite sur la photo). On peut donc admettre qu’il avait une maison du 2bis au 4 de cette rue. L’actuelle maison probablement ?
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[1] Dès le 18ème siècle au moins, le centre historique de la ville de Dijon est « classé » comme on le dirait aujourd’hui. Toute modification apportée à la façade d’une maison ou d’un immeuble doit être agrée par le Maire après enquête et approbation de l’agent voyer de la ville.
[2] AM Mairie de Dijon cote 1O1
[3] AM Mairie de Dijon cote 1O1
En 1868, une demande d’enseigne est formulée par Emile Dessoye, couvreur. Ami? Partenaire de la famille Giron, la veuve Giron vit toujours là.

Les deux bâtiments latéraux auraient été ajoutés en 1889 par Monsieur Louis Jules Giron (fils car Louis Giron père, dit Berrichon est mort en 1941). Cet ajout de deux ailes a été fait au bâtiment existant à l’arrière. (manque la ref ici)
C’est sa soeur qui signe à l’époque. Leur mère est également décédée (depuis 1881). La maison est propriété de Louis Jules, alors « Chef de Dépôt au Chemin de fer PLM ».
Les bâtiments sur l’avant en briques peintes ressemblent fortement à celle du bâtiment de la place du marché qui a accueilli le restaurant « la grande taverne », au sud est des Halles.
Nous recherchons des personnes pouvant nous éclairer sur ces choix architecturaux!
En 1926, l’immeuble est la propriété de Michel Albert Charles Giron et à son épouse Léonie Piret de Nouzonville, Ardennes, qui vendent l’immeuble à une certaine Mademoiselle Bouvet, célibataire. Elle le vendra à son tour en 1935 mais en gardera l’usufruit et y demeurera jusqu’à sa mort en 1944.
C’est seulement alors que l’immeuble est fractionné en lots (un par niveaux) qui formeront une copropriété.
La suite dans « Ils sont passés par ici pour ceux qui auront voulu laisser leur trace! »
En 2002 et en 2003 Marc Giron en visitera le rez-de-chaussée et le premier étage à l’invitation des locataires[1]. Ce n’est pas sans émotion qu’il franchira le portail encore décoré des outils du couvreur. Dans la cour, où trône un beau chat, se trouvent toujours à droite comme à gauche les petits bâtiments où Louis Giron dit Bérichon abritait ses outils, ses échelles, les tuiles et les ardoises cent soixante dix ans plus tôt. Au fond de la cour à gauche, il pénétrera dans l’immeuble et sera face à un large escalier muni d’une forte rampe de bois sombre. Il laissera sa main glisser sur le bois lisse et poli par celles de tous ses ancêtres de la famille Giron. Puis il visitera chaque pièce de ce premier étage. Dans cette chambre, Louis dit Bérichon et sa femme Claudine, y conçurent-ils Elisabeth? Dans cette autre, « Elisa » enfant, jeune fille, femme ou mère y dormit-elle sereine, apaisée ou bien songeuse et triste aux soirs de sa longue vie? Dans cette pièce, on entend les rires du petit Jules, dans cette autre les chansonnettes de sa grande sœur et ici les remontrances de Claudine. C’est dans cette cuisine qu’en 1835, la famille se réchauffait autour d’un plat posé sur la table. Ici, Louis dit Bérichon s’est éteint en 1841. Là, Elisabeth, à son tour, est entrée dans la nuit. Pouvait-elle imaginer que près d’un siècle plus tard un de ses arrières petit-fils lui prendrait virtuellement la main. Toute la famille Giron est encore présente : Louis le couvreur, Claudine, Louis le premier fils, Elizabeth adolescente, Louis Jules, Charles Eugène, Elisabeth Zoé, Marie Elise, Bernarde Cécile, Michel Albert Charles, Berthe…On devine, on voit presque tout ces hommes et femmes qui furent nos « grands-pères » et nos « grand-mères »…Grande est l’émotion…
[1] Je remercie le jeune couple du R de C et Mme Z et son fils du premier étage.
